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Les bactéries de genre Chlamydia sont bactéries à Gram négatif en raison de la structure de la membrane externe (OM) avec du lipopolysaccharide (LPS), à croissance intra-cellulaires stricte. Le genre comprend 3 espèces Chlamydia trachomatis , Chlamydia psittaci et Chlamydia pneumoniae.
Chlamydiae dans une cellule épithéliale

Chlamydioses

C. psittaci, C. trachomatis et C. pneumoniae sont responsables d'infec-tions pulmonaires. Certaines souches de C. trachomatis sont responsables du trachome ou d’infections sexuellement transmissibles. On distingue 15 séroptes de C trachomatis avec différentes expressions cliniques.

Espèces
C.trachomatis
15 sérotypes
C.psittaci
C.pneumoniae
hôtes
homme
oiseaux mammifères homme
homme
Pathogénicité
Trachome A B Ba C
infections génitourinaires D- K
lymphogranulomatose
L1 L2 L3
ornithose psittacose
infections broncho-pulmonaires

Physiopathologie des Chlamydioses

Les Chlamydia sont des bactéries à croissance intracellulaires strict caractérisés par un cycle intracellulaire biphasique. Dans le milieu extracellulaire, les bactéries sont incapables de se diviser et adopte une forme dense appelée corps élémentaires (de 0.3 μ de diamètre). Les corps élémentaires interagissent spécifiquement et sont phagocytés par les cellules épithéliales de l'hôte. Dans le phagosome, la bactérie se réorganise en une forme plus grande (1 μ) et moins dense appelée corps réticulés qui se divisent dans la cellule en formant des inclusions cytoplasmiques caractéristiques et visible au microscope optique. Cette croissance est associée à une inhibition de la fusion phagolysosomale.
Cycle de multiplication des Chlamydia

Les corps réticulés osmotiquement très instables ne peuvent eux-mêmes infecter une cellule adjacente mais les vacuoles les contenant peuvent se répartir entre les cellules qui continuent de se diviser. Malgré cette relative bonne tolérance des cellules à l’infection, la lyse cellulaire survient avec libération de corps élémentaires qui contribuent à la diffusion à l’épithélium et à la pérennisation de l’infection. Les infections à Chlamydia souvent bien tolérées évoluent sur un mode aiguë (pneumopathies, uréthrites..) ou chronique (salpingites, infections asymp-tomatiques). La présence de Chlamydia intracellulaires suscite une réaction inflammatoire dans l’épithélium qui contribue aux lésions épithéliales, avec afflux de macrophages et de lymphocytesT cytotoxiques qui détruisent les cellules infectées exprimant les antigènes de Chlamydiae.

Epidémiologie des chlamydioses pulmonaires

Contrairement à C. psittaci, le réservoir de C. pneumoniae est exclusivement humain. La transmission interhumaine se fait par voie aérienne. Les infections à C. pneumoniae existent sous forme endémique avec des pics périodiques d’incidence correspondant à des périodes épidémiques pouvant durer de 4 mois à 2-3 ans. La séroprévalence des anticorps anti-C. pneumoniae dans une population adulte (>20 ans) est de 40 à 60%, témoignant d'une exposition fréquente et continue à C. pneumoniae. L'incidence des infections aiguës diagnostiquées par une séroconversion est variable en fonction de l'âge et du sexe. L'infection est rare chez l'enfant avant 5 ans et augmente brutalement entre 5 et 9 ans (avec l’admission à l’école), pouvant atteindre jusqu'à 9 % des enfants, puis décroît progressivement pour ne plus concerner que 1 % de la population adulte. La période d'incubation est très variable, de quelques jours à plusieurs mois. La plupart des infections restent asymptomatiques et l'incidence exacte des infections respiratoires à C. pneumoniae est difficile à établir. Néanmoins, elle est estimée à 1%o habitants / an et représente la 4ème cause d'infection communautaire des voies respiratoires basses.

Diagnostic des Chlamydioses

La recherche de C. pneumoniae est faite dans les sécrétions rhino-pharyngées, dans les produits de grattage de la muqueuse nasopharyngées ou encore à partir des sécrétions obtenues par prélévement bronchique protégé sous fibroscopie. L'isolement de la bactérie est difficile requérant des cultures cellulaires (lignées HeLa, McCoy, Hep-2), rarement possibles en routine.

La mise en évidence directe de C. pneumoniae par immunofluorescence directe dans les cellules épithéliales recueillies par grattage est peu sensible et la recherche d'antigènes solubles est peu spécifique. L’amplification par PCR de séquences de C trachomatis ou C. pneumoniae dans les sécrétions nasopharyngées est un appoint important au diagnostic de ces bactéries à croissance difficile.

En pratique, le diagnostic reste surtout basé sur la mise en évidence d’anticorps anti-Chlamydiae. Un diagnostic de certitude peut venir de la mise en évidence d’une séroconversion à partir de 2 sérums ( précoce et tardif) prélevés à 15 jours d’intervalle. Le détection des anticorps IgM et IgG anti-C.pneumoniae (ELISA) permet de confirmer le diagnostic de primo-infection ou de réinfection.
Le diagnostic d'infection pulmonaire à C. psittaci est difficile dans la mesure où le seul examen biologique disponible en pratique est la recherche d'anticorps circulants par la réaction de fixation du complément. Malheureusement, il existe de nombreux faux- positifs et faux –négatifs, et cette réaction ne permet qu'un diagnostic du genre Chlamydia et non celui de l'espèce C. psittaci.

Traitement des chlamydioses

Les Chlamydia sont résistantes naturellement aux β–lactamines et aux sulfamides pour C. pneumoniae. Les deux familles d'antibiotiques les plus efficaces sont celles des tétracyclines (tétracycline, doxycycline) et des macrolides (érythromycine, azithromycine). Les infections à Chlamydiae sont traités efficacement par tétracyclines ou macrolides.
 
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