Les membranes cellulaires sont des doubles couches
phospholipidiques dans lesquelles s’insèrent de manière asymétrique et inhomogène d’autres
structures les caractérisant.
La membrane délimitant la cellule est appelée membrane
plasmique et les membranes des organites sont appelées par le nom de
l’organite concerné (membrane nucléaire, membrane mitochondriale, etc.).
En microscopie électronique on observe une tri-lamination de la
membrane : un feuillet clair de 3 nm (environ 2 fois la
longueur d’une chaîne d’acide gras) entouré par 2 feuillets sombres de
2,5 nm chacun ; l’épaisseur totale est donc d’environ 8 nm. Ceci a
permis de mettre en évidence la structure en bicouche phospholipidique de la
membrane plasmique.
I) Composition des membranes
Les membranes sont constituées (en poids sec de membrane) de 40% de lipides, 52% de protéines et8% de glucides.
En prenant en compte la différence de poids existant entre ces classes de
molécules, on compte 50 molécules de lipides par molécule de protéine.
1) Diversités des lipides membranaires
Au sein de la membrane les lipides sont présents sous différentes
formes ; parmi elles on compte les phospholipides, les glycolipides et le
cholestérol.
a) Phospholipides
Les phospholipides présentent tous une tête hydrophile (phosphate
et groupement spécialisé) et une queue hydrophobe (glycérol et acides gras). On
distingue deux types de phospholipides :
- Les glycérophospholipides correspondent
à l’association de glycérol, de deux acides gras, d’un acide phosphorique
et d’alcools ou d’acides aminés . Les
alcools ou les acides aminés donnent l’identité et la caractéristique du
glycérophospholipides. Parmi les acides aminés on trouve la sérine et
parmi les alcools on trouve l’inositol, l’éthanolamine et la choline ; on
obtient ainsi la phosphatidyl-sérine, le phosphatidyl-inositol, la
phosphatidyl-éthanolamine et la phosphatidyl-choline.
- Les sphingophospholipides correspondent
à l’association de sphingosine, d’acide gras, d’acide phosphorique et
d’alcool ou d’acides aminés ; on obtient ainsi la sphingomyéline (par
association de la choline).
b) Glycolipides
Les glycolipides sont de deux types, on trouve les glycéroglycolipides et
les sphingoglycolipides. Il est intéressant de préciser que les
glycolipides des membranes des érythrocytes (globules-rouges), définissent le
groupe sanguin de l’individu.
c) Cholestérol
Le cholestérol est uniquement présent dans les membranes des
cellules animales, en effet, il est absent des cellules végétales et des
bactéries. Le cholestérol est composé d’un noyau stéroïde hydrophobe, d’une
queue hydrophobe et d’une fonction alcool hydrophile. La molécule est donc
amphiphile, représente environ un quart des lipides membranaires et influence
la fluidité membranaire (cf. cours de biochimie).
2) Diversités des protéines membranaires
Les protéines membranaires ont des rôles bien spécifiques au sein
de la double couche phospholipidique : récepteurs, transporteurs, adhérence
cellulaire, catalyse enzymatique, messagers intracellulaires, etc. Chaque
protéine possède une extrémité N-terminale et une extrémité C-terminale (cf.
cours de biologie moléculaire – Traduction). Les protéines sont ancrées de
différentes manières dans la membrane.
a) Les protéines extrinsèques
Les protéines extrinsèques sont localisées en dehors de la bicouche
phospholipidique et sont ainsi soit entièrement intracellulaire, soit
entièrement extracellulaire. Elles interagissent avec la membrane, par des
liaisons électrostatiques de types liaisons hydrogènes et liaisons de Van der
Waals, au niveau de domaines caractéristiques de protéines transmembranaires ou
de lipides. Ces interactions étant faibles, elles sont rompues facilement par
des variations de forces ioniques et de pH.
b) Les protéines ancrées dans des acides gras
Les protéines périphériques ancrées dans les lipides sont de deux
types :
- Ancrées
sur les glyco-phosphatidyl-inositol (GPI) qui
correspondent à l’association d’une phospho-éthanol-amine sur des sucres,
eux-mêmes ancrés sur un phosphatidyl-inositol. Ces protéines sont
présentent sur la face extracellulaire de la membrane.
- Ancrées à
la membrane par l’intermédiaire d’acide gras (acide palmitique et acide
myristique). Ces protéines sont présentent sur la face intracellulaire de
la membrane.
c) Les protéines transmembranaires
Les protéines transmembranaires traversent les deux feuillets de la
membrane. Ces protéines sont liées de manière stable à la membrane avec
l’environnement hydrophobe de la face interne de la membrane, par les acides
aminés apolaires de leurs hélices α. Elles ne peuvent ainsi être séparées de la
double couche phospholipidique (et donc étudiées) que par l’action de
détergents.
3) Diversités des glucides membranaires
La grande majorité des glucides membranaires sont sous forme de
glycoprotéines et une petite partie sous forme de glycolipides. Au niveau de la
membrane les glucides n’existent pas à l’état libre, ils sont liés à des
protéines, par des liaisons N-glycosidiques (le plus souvent)
et des liaisons O-glycosidiques, sous forme de petites
glycoprotéines ou de protéoglycanes.
- Les glycoprotéines contiennent
des polysaccharides courts, souvent ramifiés et n’excédant pas 50% du
poids moléculaire de la glycoprotéine. Le sucre terminal est souvent de
l’acide sialique chargé négativement.
- Les protéoglycanes sont
également des glycoprotéines, mais qui contiennent des polysaccharides à
chaîne longue composée d’unités disaccharidiques répétées à l’infini,
représentant jusqu’à 90% du poids moléculaire globale. Souvent un des deux
sucres de l’unité est aminé, on parle alors de glyco-amino-glycane (ou GAG)
dont le plus simple est l’acide hyaluronique.
Pour information, les protéoglycanes sécrétoires composent la
matrice extracellulaire (tissu conjonctif, cartilage, etc.) et sont différents
des protéoglycanes cellulaire.
II) Propriétés des membranes
1) Auto-assemblage des lipides
Les phospholipides, dus à leurs propriétés physico-chimiques,
s’assemblent de manière automatique en différentes sortes de structures suivant
l’environnement :
- Les monocouches sont
des couches mono-moléculaires dont les têtes hydrophiles sont dirigées
vers le milieu aqueux et les queues hydrophobes vers le milieu lipidiques.
- Les micelles sont
des formations sous la forme de gouttelettes rondes, où dans un milieu
aqueux les têtes hydrophiles sont dirigées vers l’extérieur de la sphère
et les queues hydrophobes sont dirigées vers l’intérieur (dans un milieu
lipidique la conformation est inverse).
- Les bicouches phospholipidiques permettent la formation de vésicules sphériques appelées liposomes. Les bicouches phospholipides rentrent dans la formation des bicouches membranaires. Pour information, les liposomes sont actuellement utilisés en thérapeutique pour encapsuler des substances médicamenteuses.
2) Asymétrie membranaire
Toutes les membranes biologiques sont constituées de feuillets dont
les compositions lipidiques sont différentes, sauf le cholestérol qui se trouve
en quantité équivalente dans l’un ou l’autre des feuillets, pouvant basculer
facilement de l’un à l’autre.
- Le feuillet
interne est caractérisé par les phosphatidyl-sérine (amphotère)
et phosphatidyl-éthanol-amine (charge négative).
- Le feuillet
externe est caractérisé par la sphingomyéline (charge
négative) et la phosphatidyl-choline(charge négative).
L’asymétrie des lipides entraîne ainsi une asymétrie de la charge
globale de chaque feuillet. On visualise également une asymétrie des protéines
présente dans la double couche phospholipidique ; ces protéines participent à
caractériser les propriétés de la membrane, que cela soit du côté intracellulaire
ou extracellulaire.
La plus grande asymétrie est celle présente au niveau des glucides,
en effet tous les motifs glucidiques sont localisés sur le feuillet externe de
la membrane plasmique. Pour les organites intracellulaires les sucres sont
dirigés vers la lumière de l’organite. « L’arbre glucidique » présent au niveau
du feuillet externe de la membrane plasmique forme ce que l’on appelle le glycocalix.
3) Fluidité membranaire
La mobilité des lipides est nécessaire pour l’activité cellulaire.
Ils peuvent se mouvoir de différentes manières au sein de la membrane :
rotation, diffusion latéral et flip flop (passage d’un feuillet à l’autre).
Certaines protéines vont être bloquées par des structures
intracellulaires ou extracellulaires par des interactions protéines-protéines
ou interactions avec le cytosquelette.
La fluidité membranaire intervient dans différentes fonctions cellulaires : absorption, sécrétion, protection, adhérence, communication, interaction avec la matrice, etc.
La fluidité est influencée par différents facteurs, des facteurs externes comme la température (une augmentation de la température entraîne la fluidification de la membrane) et des facteurs internes :
La fluidité membranaire intervient dans différentes fonctions cellulaires : absorption, sécrétion, protection, adhérence, communication, interaction avec la matrice, etc.
La fluidité est influencée par différents facteurs, des facteurs externes comme la température (une augmentation de la température entraîne la fluidification de la membrane) et des facteurs internes :
- La
composition en acides-gras : Plus les chaînes carbonées des
acides-gras sont courtes et insaturées plus la membrane est fluide.
- La
proportion de cholestérol : Le cholestérol renforce la solidité et
rigidité membranaire et correspond jusqu’à 50% des lipides totaux de la
membrane.
- Le nombre
de protéines : Les protéines diminuent la fluidité membranaire.
III) Différenciation de la membrane plasmique
On distingue 3 principaux types de différenciation de la membrane
plasmique, qui touche des pôles différents de la cellule concernée.
1) La bordure en brosse
La bordure en brosse est un rassemblement de microvillosités qui
touche la membrane plasmique du pôle apical des cellules,
permettant une augmentation de la surface d’échanges des cellules épithéliales
(entérocytes, tubules rénaux, etc.).
Les microvillosités sont constituées de faisceaux de
microfilaments d’actines, parallèlement par rapport à l’axe de la
microvillosité. A la base de la microvillosité on trouve des filaments
intermédiaires qui s’orientent de manière perpendiculaire par rapport aux
microvillosités. La structure des faisceaux est permise grâce auxvillines et fimbrines qui
unissent les microfilaments d’actines entre eux . Les faisceaux sont fixés à la membrane à l’aide
de protéines contractiles : les myosines 1 latéralement et les
myosines 5 à la pointe de la microvillosité.
2) Les microvillosités isolées
Les microvillosités peuvent être distantes les unes des autres, on
parle de microvillosités isolées. Ces dernières sont notamment visibles au
niveau des polynucléaires (ou globules-blanc ou leucocytes) lors de la
diapédèse.
3) Les intra-digitations
Les intra-digitations correspondent à des replis de la membrane
plasmique au niveau du pôle basal des cellules épithéliales, le plus souvent au
niveau de cellules qui sont sujettes à des échangent d’eau et de minéraux de
manière bidirectionnelle avec la matrice extracellulaire.