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1 Diagnostic bactériologique

Le diagnostic repose sur la mise en évidence du germe dans les produits pathologiques par l'examen microscopique direct et la mise en culture.

Prélèvements

L'existence de staphylocoques dorés à l'état commensal sur la peau et les muqueuses rend difficile l'interprétation du diagnostic. Il convient donc d'insister sur les conditions rigoureuses de recueil de prélèvements. L'examen microsco-pique direct du pus montre une pullulation de germes, avec une réaction inflammatoire aux polynucléaires. Les prélèvements de sang, d'urines, de collections fermées permettent de mettre en évidence facilement le germe à l'examen direct.

Isolement et identification en culture


Les staphylocoques sont des coques Gram positif, sphériques, de 1 μ de diamètre, en diplocoque ou en petit amas, immobiles, asporulés, sans capsule habituellement. 
Staphylocoques dans une hémoculture (coloration de Gram)

C’est un germe aéro-anaérobie, à métabolisme respiratoire et fermentaire, cultivant facilement en 24 heures sur milieu ordinaire ou sur des milieux sélectifs (hypersalés). Ils croît en donnant des colonies smooth de 1 à 4 mm de diamètre souvent associées à un pigment jaune, et hémolytiques sur gélose au sang. Ils sont catalase positifs. 
Colonies de S aureus (gauche) et S epidermidis (droite).

S. aureus fermente le mannitol et produit de nombreuses enzymes extracellulaires (staphylocoagulase, DNAse), ainsi que la protéine A de paroi qui est caractéristique de l'espèce S. aureus. Les autres espèces, S. epidermidis, S. saprophyticus, ne produisent pas d'enzymes (staphylocoques à coagulase négatifs) et n'ont pas de protéine A pariétale. Ils sont différenciés par leurs caractères métaboliques. Enfin, les laboratoire de références peuvent mettre en évidence la présence des gènes codant pour les différentes toxines de S aureus et éventuellement les anticorps anti-toxines par ELISA.

Résistante à la méthicilline et à la vancomycine de Staphylococcus aureus

En 1941, toutes les souches de S aureus semblaient sensibles à la pénicilline G. Dès 1944, est apparue une pénicillinase qui maintenant concerne plus de 95% souches cliniques. En 1960, est apparue une résistance à la méthicilline, antibiotique majeur résistant à la pénicillinase. Cette résistance entraîne la résistance à toutes les pénicillines et céphalosporines, et souvent associée à de multiples autres résistances (aminosides, érythromycine, tétracycline...)

Actuellement, 25% des souches (de S aureus sont résistantes à la méthicilline. Cette résistance est surtout rencontrée en milieu hospitalier et présente une forte clonalité. Elle est rare en milieu communautaire.
Il existe 4 mécanismes de résistance aux antibiotiques des souches de S. aureus: (1) inactivation enzymatique de l’antibiotique; (2) altérations des PBPs ; (3) efflux des antibiotiques prévenant l’accumulation toxiques des antibiotiques intracellulaires ; (4) expression d’une nouvelle cible remplaçant la cible habituelle (PBP). Ces résistances sont souvent codées par des plasmides ou des transposons.

La résistance à la méthicilline ( dites MRSA Methi-R S. aureus) est codée par le gène mecA . Ce gène code pour une nouvelle PBP2a (78 kDa) qui permet la synthèse d'un nouveau peptidoglycane. le gène mecA est porté par un transposon. Il proviendrait de Enteroco-ccus hiriae , dont les PBP5 - PBP3 présentent des homologies avec PBP2a de S. aureus.

Sérodiagnostic

La détection d'anticorps spécifiques est rarement utilisée en pratique. On peut rechercher des anticorps contre les staphylolysines et les acides téichoïques.

2 Traitement

Les infections à staphylocoques posent des problèmes thérapeutiques difficiles du fait de la fréquence des souches multi-résistantes aux antibiotiques.

S. aureus

90% des souches de S. aureus sont résistantes à la pénicilline G, du fait de la production d'une pénicillinase. Un pourcentage important de souches résistent à d'autres antibiotiques tels que tétracycline (20-80%), érythromycine, lincomycine et aminosides. Ces résis-tances sont plasmidiques par sécrétion d'enzymes inactivant les antibiotiques. Un autre type de résistance d'origine chromosomique et transmissible a été décrit, lié à la modification de la cible d'action de l'antibiotique. C'est le cas de résistance à la méthicilline (20 à 40% des souches de S. aureus) qui entraîne une réaction croisée avec toutes les pénicillines et les céphalosporines. La plupart des souches restent sensibles à la vancomycine, antibiotique majeur des souches hospitalières de S. aureus, à la pristinamycine et à la rifampicine.

S. epidermidis

S. epidermidis, surtout isolé d'infections nosocomiales, est particulièrement résistant aux antibiotiques. Toutes les souches sont résistantes à la pénicilline, et 80% à la méthicilline. La plupart des souches sont multirésistantes, incluant 30 à 50% de résistance à la gentamicine. Restent constamment actives la vancomycine et la rifampicine.

S. saprophyticus

S. saprophyticus est plus sensible aux antibiotiques que S. epidermidis et pose plus de problèmes du fait de la sensibilité habituelle à l'amoxicilline et au trimé thoprime-sulfamétoxazole.
Le traitement des infections localisé à la peau et aux muqueuses est d'abord local par les antiseptiques, drainages, ablation de cathéters ou de corps étrangers. Le traitement antibiotique est guidé par l'antibiogramme et basé sur l'utilisation de la méthicilline associée à un aminoside, ou de la vancomycine associée à un aminoside dans les cas graves. L'association céfotaxime-phosphomycine peut être efficace sur les infections sévères à staphylocoques résistants à la méthicilline.
L'importance de la prophylaxie des infections à staphylocoques est l'application de règles strictes d'hygiène et d'asepsie pour prévenir les infections nosocomiales en milieu hospitalier.



 
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