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Un des effets les mieux connus des microorganismes contaminants de nos aliments est la dégradation de la qualité.


Cette qualité de nos produits alimentaires peut, au plan microbiologique, être définie de 2 façons :



I - 1. La qualité marchande 

 Concerne essentiellement les caractéristiques organoleptiques et se traduit par un attrait ou une répugnance par les consommateurs. Ses incidences économiques sont déterminantes pour l’industrie alimentaire. Les caractéristiques nutritionnelles et technologiques de l’aliment contribuent à cette qualité.

Tous nos aliments peuvent être le siège de prolifération microbienne, prolifération d’autant plus variée que le produit est “riche” en éléments nutritifs et placé dans des conditions favorables à la croissance microbienne. Ainsi la plupart de nos aliments (non soumis à des traitements antimicrobiens) ont des charges microbiennes comprises entre 104et 106/g. Au cours de cette prolifération des modifications d’aspect (couleur, limon), de texture, de flaveur (odeur et saveur) apparaissent. Les microorganismes les plus souvent rencontrés appartiennent aux genres Pseudomonas, Acinetobacter, Moraxella, Alcaligenes, Aspergillus, Rhizopus, Clostridium sporogenes et Flavobacterium, et les modifications qu’ils engendrent sont le plus souvent défavorables (odeur putride, limon, rancissement, liquéfaction etc...).
Parfois cette prolifération est souhaitée (bière, vin, yaourt, beurre, fromage, saucisson, choucroute, anchois, nuoc-nam etc...) : il s’agit alors de fermentations contrôlées, de biotransformations, de production de biomasse.

I - 2. La qualité hygiénique.
L’innocuité d’un aliment correspond à une qualité seuil et la norme zéro défaut doit être atteinte pour certains systèmes aliment-microorganisme en particulier à partir du moment où la présence du microorganisme dans le produit risque d’avoir une incidence défavorable et parfois très grave sur la santé du consommateur.

Il n’en reste pas moins vrai qu’actuellement les maladies microbiennes d’origine alimentaire sont des affections à la “mode” dont chacun d’entre nous peut être la victime. Généralement les symptômes ressentis sont qualifiés de “crise de foie” et ont une localisation gastro-intestinale.

L’évolution du mode de vie caractérisé par un passage de la cuisine familiale à la restauration collective, un recours à des aliments préparés à l’avance hors du domicile, l’apparition de produits nouveaux (100 aliments en 1900, plus de 10 000 en 1999, combinaisons de constituants de matières premières) ont entraîné une augmentation des risques. Les “accidents” affectent souvent un nombre élevé d’individus et sont amplifiés et souvent mal commentés par les médias.

Toutefois, tendre vers la consommation d’aliments stériles est probablement très défavorable pour l’humain qui deviendrait plus sensible aux maladies s’il n’est pas continuellement en contact avec un certain nombre de germes pathogènes. En effet ces germes induisent et stimulent des mécanismes de défense. Ainsi quand des européens ou des américains “voyagent” hors de leurs frontières, ils contractent des maladies pour lesquelles les populations des pays visités sont immunisées (tourista).

Dans son approche actuelle, la microbiologie alimentaire apparaît au premier abord comme une démarche simpliste. En effet, vérifier la conformité à des critères microbiologiques par l’étude de groupes mal définis au plan taxonomique comme la flore aérobie mésophile, les coliformes, les anaérobies sulfitoréducteurs est une opération apparemment facile à effectuer. Or, il n’en est rien car il est nécessaire que ces techniques soient codifiables, standardisables (universalité), peu coûteuses, rapides et sensibles quand il s’agira de rechercher un petit nombre de germes “noyés” dans un environnement bactérien abondant.

Les maladies liées à la consommation d’aliments coûtent cher aux états (soins - arrêt de travail) qui ont, pour la plupart, développé des systèmes de protection des consommateurs (inspection, contrôle et normes). Ainsi depuis 1992, des normes européennes sont mises en place pour prévenir de telles maladies. Malgré cela, il semble que depuis 1940 le nombre de ces maladies n’ait pas diminué. Si ce contrôle peut localiser un “problème”, il est évident que c’est la “gestion” d’un produit qui le préviendra (qualité des matières premières et de leur environnement, éducation des employés de l’industrie, de la distribution, des restaurateurs, des “cuisiniers domestiques”, etc...).
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