Les campylobactérioses sont des
zoonoses mondialement répandues chez nombreux animaux domestiques et sauvages.
Ce sont des bactéries à Gram négatif, incurvées, micro aérophiles, nécessitant
des conditions de culture particulières. L'espèce principale est Campylobacter
jejuni.
Campylobactérioses
La
plupart des infections humaines sont dues à l’espèce C. jejuni qui est
une des causes majeures de diarrhée dans le monde entier, en particulier chez
le jeune enfant. Après une incubation de 1 à 4 jours après l'absorption
d'aliments ou d'eau contaminés, la maladie associe un malaise, des douleurs
abdominales, une fièvre peu importante et une diarrhée aqueuse, parfois
associée avec la présence de pus dans les selles. La diarrhée dure quelques
jours et régresse spontanément en l'absence de traitement. Le pronostic ne dépend
que de la réhydratation du patient. Les infections à Campylobacter (1,5
/ 1000 infections) s'accompagnent d'une dissémination sanguine avec diarrhée
chronique chez les personnes fragiles aux défenses affaiblies (femmes
enceintes, nourrissons, vieillards, Immu nodéprimés...). Rarement, un syndrome de Guillain-Barré peut
survenir 2 à 3 semaines après la diarrhée avec des paralysies transitoires des
membres surtout chez l'enfant, de bon pronostic.
Physiopathologie
des Campylobactérioses
On
sait peu de chose des mécanismes de la diarrhée à Campylobacter. La dose
infectante ingérée avec les aliments contaminés est faible ( environ 1000
bactéries). C. jejuni est un pathogène extracellulaire adhérant aux microvillosités
et produit des entérotoxines déclenchant la diarrhée. Certaines souches
pourraient être invasives.
Epidémiologie
des Campylobactérioses
Les
campylobactérioses sont des zoonoses répandues dans le monde entier, atteignant
de nombreux animaux domestiques (bétail, chats, chiens…) et chez l'homme de
toxi-infections alimentaires habituellement bénignes. À partir du début des
années 1980, C. jejuni a été reconnu comme une cause majeure d'infection
digestive. Ce germe serait responsable de 4 millions de cas annuels aux
États-Unis, avec certaines complications post-infectieuses comme le syndrome de
Guillain-Barré. En France, ce pathogène est les premières causes de diarrhées
aiguës d'origine alimentaire. La plupart des cas humains sont liés à
l'absorption d'aliments contaminés et insuffisamment cuits. De rares cas sont liées
à un contact direct avec des animaux de compagnie (chiens ou chats) ou du
bétail. Le taux de portage dans les selles de la population est inférieur à 1 %
dans les pays industrialisés. L'origine des contaminations alimentaires est les
excréta des animaux porteurs de souches de Campylobacter. Beaucoup
d'animaux d'élevage sont contaminés de façon asymptomatique. Par exemple, les
poulets porteurs éliminent dans leurs selles des taux très élevés de l'ordre de
109 bactéries / g de selle sans aucun symptôme. Les bactéries
répandues dans l'environnement, notamment au cours de l'abattage, vont
fréquemment infecter les carcasses.
Diagnostic
bactériologique des diarrhées à Campylobacter
Prélèvements
Les Campylobacter
sont retrouvés quasi exclusivement dans les selles des patients
(coproculture).
L'examen
microscopique des selles
L'examen
microscopique des selles fraîches permet de suspecter le diagnostic par la
présence de bactéries très mobiles et incurvées. Les bactéries sont des
bacilles à Gram négatif en virgule ou en hélice, parfois associées à la
présence de pus, de polynucléaires et de sang dans les selles.
C
jejuni au microscope électronique
Isolement
et identification
Les Campylobacter
sont des bactéries difficiles à cultiver car microaérophiles, capables de
croître uniquement en atmosphère d’azote , d’ oxygène à 5 % et de C02 de 10 %.
L’isolement en culture nécessite l’utilisation de milieux de culture sélectifs
additionnés d’antibio-tiques (vancomycine, polymyxine et tri-méthoprime),
incubés à 42°C , tempé-rature permissive pour Campylobacter et inhibant
les entérobactéries.
Antibiogramme
Les
souches de Campylobacter restent sensibles à la plupart des
antibiotiques et le traitement de choix est l'érythromycine avec, comme
alternative chez l'adulte les nouvelles quinolones (ciprofloxacine). Des taux
de résistance de l'ordre de 5 % sont rapportés pour l'érythromycine et le taux
de résistance pour les fluoroqui-nolones augmente.
Traitement
Le
traitement associe des antibiotiques tels que l'érythromycine ou la
tétracycline, et la réhydratation orale.