Neisseria
meningitidis (méningocoque) est responsable de la méningite cérébrospinale. N.
meningitidis est un coque à Gram négatif, très proche de Neisseria gonorrhoeae .
C’est un germe fragile (froid, dessiccation), qui croît sur milieux enrichis en
présence de CO2. C’est une bactérie capsulée, possédant une capsule
polysaccharidique permettant de distinguer 13 sérogroupes (A, B, C, X, Y,
W135...). Cette capsule induit la production d’anticorps protecteurs qui est la
base de la vaccination anti-méningococcique. Le vaccin comporte des extraits
purifiés de polysaccharidique capsulaire A et C. Le polysaccharide de type B
n'est pas immunogène du fait d'une parenté antigénique avec certains antigènes
du cerveau. Les polysaccarides A et C ne sont pas immunogènes avant 18 mois.
Donc, il n'y a pas de possibilité d'une vaccination de routine de l'enfant.
N.
meningitidis est une bactérie strictement humaine, retrouvée dans le
rhino-pharynx des porteurs sains, soit 10 à 20 % de la population en période
hivernale. La bactérie est transmise par voie aérienne. Ces infections évoluent
en Europe sur un mode endémique (500 cas/an en France) avec un pic durant
l'hiver. Les souches de sérogroupe B sont le plus fréquentes en France (60%),
suivies du sérogroupe C (30-40%). En Afrique, la maladie évolue sur un mode
épidémique et le sérogroupe A est le plus fréquent.
A partir d’un portage dans le rhino-pharynx
très fréquent durant l'hiver, la bactérie peut passer dans le sang dans un
faible pourcentage de cas (septicémie) et gagner les méninges, produisant une
méningite. La septicémie ou la méningite peuvent être clinique-ment au premier
plan.
Diagnostic
d’une méningite à méningocoques.
Le
diagnostic bactériologique repose sur l'isolement et l'identification du germe
en culture. On pratique des hémocultures et des cultures du LCR dans lesquels
la culture de méningocoques est systématique.La bactérie peut être isolée
d’autres prélèvements : gorge surtout, éventuellement cutané. Il faut alors
préciser la recherche de méningocoques car ce sont des prélèvements
polymicrobiens nécessitant l’ensemen-cement de milieux sélectifs.Les colonies
apparaissent en 24 h sur les milieux enrichis. L’identification et
l’antibiogram-me nécessitent 48-72 h. La bactérie reste sensible β-lactamines,
à la rifampicine, aux macrolides et au chloramphénicol. La recherche
d'antigènes solubles polysacchariques est possible dans le LCR, le sang et l’
urine. Il n’existe pas de sérodiagnostic.
N
meningitis : bactéries
tuées dans les polynucléaires
Traitement
Le
traitement usuel des méningites à méningocoques repose sur l’utilisation des
β-lactamines ( amoxicilline). Il existe un vaccin polysaccharique. On peut
réaliser des vaccinations de masse lors d'épidémie par des bactéries du
sérogroupe A ou C et vacciner les sujets se rendant en zone de haute endémicité
A ou C (Afrique intertropicale), surtout en cas de séjour de longue durée.
L'injection d'une dose après 18 mois protège pendant 3 ans contre les
sérogroupes A et C. Il n’existe pas de vaccination contre le sérogroupe B.
L’antibioprophylaxie
doit être mise en oeuvre dans l'entourage d'un malade (famille proche,
pensionnaires d'une institution, soldats d'une caserne…). La rifampicine est
l’antibiotique de 1er choix : chez l’adulte 600 mg/j pendant 2
jours, chez l’enfant > 1 mois : 10 mg/kg/jour pendant 2 jours, chez l’enfant
< 1 mois , 5 mg/kg/j pendant 2 jours. En 2ème choix , si la
rifampicine est contre-indiquée, on préconise la spiramycine : chez l’ adulte 2
g/jours pendant 5 jours, chez l’ enfant 50 mg/kg pendant 5 jours.