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Infections bactériennes du système nerveux central

Les infections du SNC peuvent toucher les méninges (méningites), et le parenchyme cérébral donnant des abcès du cerveau et des encéphalites. Les encéphalites sont en général associées à des méningites donnant des méningo-encéphalites. L'ensemencement des méninges ou du parenchyme cérébral suppose que l'agent pathogène soit capable de franchir la barrière sang-cerveau. Les mécanismes de cette étape sont inconnus.

Les méningites bactériennes

Age
Bactéries
Nouveau-nés
Streptococcus agalactiae (streptocoque groupe B)
Entérobactéries (E coli K1 surtout)
Listeria monocytogenes
Nourrissons et enfants < 6 ans
Haemophilus influenzae
Neisseria meningitidis
Streptococcus pneumoniae (pneumocoque)
Enfants > 6 ans et adultes
Neisseria meningitidis
Streptococcus pneumoniae


A tous les âges de la vie, il faut redouter Listeria monocytogenes, surtout chez les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes, et Mycobacterium tuberculosis , agent de la tuberculose. Ces deux germes ne sont pas responsables de méningites pures mais de méningoencéphalite. 
Le liquide céphalorachidien (LCR) normal est ‘’eau de roche’’, sans cellules ni hématies ( <1 cellules / mm3), contient 0,2-0,5 g/L d’albumine et un taux de glucose (glycorachie) égal à 0,6-0,8 g/L . En cas de méningite, le LCR devient inflammatoire et devient plus ou moins trouble avec une augmentation du nombre de cellules (parfois > 1000 cellules/ mm3), avec des polynucléaires et/ou des lymphocytes. Le taux d’albumine est en général >1 g/ L ( 1-5 g/L). La glycorachie est souvent fortement diminuée ( 0-0,2 g/L).

Diagnostic bactériologique des méningites bactériennes

Le diagnostic bactériologique des méningites bactériennes repose sur la ponction lombaire ( PL ).

Etude macroscopique du LCR

Le LCR apparaît trouble ou louche, signant une méningite purulente bactérienne. Le diagnostic de la bactérie responsable est confirmé par l'examen direct , la recherche d'antigènes solubles et la mise en culture du LCR. L’hypercellularité atteint souvent 500-1000 cellules / mm3 pour les méningites à H influenzae , N meningitidis, S pneu-moniae, ou L monocytogenes. Le LCR peut être clair dans certaines méningites.

Etude biochimique du LCR

En cas de méningite à liquide clair, l'étude biochimique et cytologique du LCR revêt une importance fondamen-tale : typiquement la glycorachie est abaissée dans les méningites bactériennes et l’ albuminorachie est en général >1g/L. L’étude cytologique révèle une hypercellularité (> 10 cellules/mm3) avec plus de 50 % de polynucléaires. Il peut s’agir d’une méningite bactérienne au tout début. Il faut considérer un tel résultat comme le témoin d’une méningite bactérienne jusqu'à preuve du contraire, surtout en cas d’hypoglycorachie et d’hyper-albuminorachie. Le diagnostic est affirmé par l’examen direct, la détection d’antigènes solubles et la culture. Il faut éliminer l’infection bactérienne au contact des méninges (abcès cérébral) et faire un scanner.

Etude cytologique du LCR

En cas d’hypercellularité (> 10 cellules/ mm3) avec plus de 50 % de lymphocytes, on doit évoquer si l’ albuminorachie > 1 g/L ou surtout si il existe une hypo-glycorachie, une méningite bactérienne liée à un germe à multiplication intracellulaire: M tuberculosis (BK) ou L. monocytogenes. Si la glycorachie est normale, il peut s'agir :(1)d'une méningite à BK ou Listeria, surtout si la cellularité est importante et/ou si l’albuminorachie est > 1 g/L , le contexte clinique revêtant une importance capitale ; (2) d'une méningite bactérienne décapitée par un traitement antibiotique préalable ; (3) d'une méningite virale, avec albuminorachie < 1 g/L en général, qui reste un diagnostic évoqué après avoir éliminé les causes bactériennes.
Cerveau d’un patient décédé de méningite tuberculeuse

Etude bactériologique du LCR

L’examen microscopique direct du LCR après coloration de Gram et au bleu de méthylène permet de voir des bacilles, des coques Gram + ou Gram -, intra ou extracellulaires, associés à une réaction cellulaire plus ou moins forte à polynucléaires et lymphocytes .
On pratique une recherche d'antigènes solubles dans le LCR, le sang et les urines pour H influenzae type b, N meningitidis sérogroupe A et C, S. pneumoniae, S agalactiae.
Le LCR est ensuite cultivé systématiquement pour isoler et identifier la bactérie responsable. 

 
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