Streptococcus
pneumoniae (pneumocoque)
est un coque Gram positif, fragile, nécessitant pour sa croissance des milieux
enrichis. Il possède une capsule polysaccharidique définissant plus de 84
sérotypes. Certains sérotypes sont plus virulents.
Le
pneumocoque est un hôte habituel des voies aériennes supérieures (5 à 10 % de
la population adulte). Les sujets à risques sont les patients splénectomisés et
drépanocytaires (asplénisme), les sujets aux âges extrêmes de la vie (<2
ans, > 65 ans), les patients avec insuffisance respiratoire, cardiaque,
hépatique (cirrhose.. ), diabète... L’incidence annuelle de septicémies à
pneumocoque (pneumococcémies) est de 8,5 / 100 000 habitants. Par leur
fréquence et leur éventuelle gravité, les infections à pneumocoque sont un réel
problème de Santé Publique.
Les
pneumocoques colonisent fréquemment le rhinopharynx (jusqu’à 50% de portage
avant 2 ans) et déclenchent comme H influenzae de fréquentes infections
des voies aériennes ( otites, sinusites, mastoïdites et pulmonaires). Les
bactéries peuvent parfois disséminer par voie sanguine et donner des méningites,
des péritonites, des arthrites, des endocardites.
Diagnostic
des méningites à pneumocoques.
Le
diagnostic des méningites à pneumocoques repose sur l'isolement et
l’identification des germes en culture. Une recherche d'antigènes solubles est
possible dans le LCR , le sang et les urines. Il n’existe pas de
sérodiagnostic. Près de 50% des souches de S pneumoniae sont trouvées de
CMI intermédiaires (0,1-1mg/L) ou résistantes ( >1 mg / L, habituellement 2
mg/ L ) à la pénicilline. Cette résistance à la pénicilline s’accompagne
souvent d’une résistance à d’autres antibiotiques ( érythromycine,
tétracyclines…).
Pneumocoques
capsulés dans un pus
Traitement
des méningites à pneumocoques.
Antibiothérapie
La
pénicilline était le traitement de choix et le choix de l'antibiotique est
fonction de la CMI à la pénicilline G. Pour les souches de CMI sensibles et
intermédiaires ( CMI < 0,1 mg/ L, 0,1 –1 mg/L,respectivement), on utilise
l’amoxicilline (200 mg/kg/j). Pour les souches de CMI résistantes à la
pénicilline ( > 1 mg/ L ) , on utilise le céfotaxime (200 mg /kg/j) ou
ceftriaxone (500 mg/kg/j). Les macrolides sont inconstamment actifs (40 % des
souches résistantes). Les aminosides sont inactifs sur les pneumocoques, comme
tous les autres streptocoques, mais une synergie est conservée en association
avec les β-lactamines. La vancomycine est constamment active. C’est l’
antibiotique de choix en cas de résistance complète à toutes les β-lactamines
et constamment indiqué en association avec les céphalosporines de 3ème génération
lors des méningites. La rifampicine est un antibiotique de choix car encore il
n’y a que peu de souches résistantes. Le chloramphénïcol est inconstamment
actif.
La
vaccination est indiquée chez les sujets âgés (> 65 ans), les malades avec
des affections chroniques (cardiovasculaires, respiratoires, diabète,
cirrhose...), les drépanocytaires, splénectomisés (dans ce cas, la vaccination
doit intervenir15 jours avant la splénectomie).